samedi 1 septembre 2012

Conte IV: Avec l'Homme, l’Univers est stable et éternel


    C’est ainsi que, devant la tapisserie, le petit confucianiste et la grande personne se mirent à discuter des problèmes du modèle cosmologique scientifique.
    C’était le petit confucianiste qui prononça sa critique d’abord :
    «A mon avis, il manque quelque chose, dans votre Univers. Quelque chose de très important…  Quelque chose d’essentiel…
    En observant attentivement la tapisserie, il répéta ses mots. 
    - Quoi encore ? fit la grande personne, impatiente.
    - Les hommes.
    - Mais... Les hommes sont trop petits, aussi petits que des microbes dans l’Univers,» répliqua la grande personne.
    Et elle accentua sérieusement :
    «De toute façon, vous devez savoir que dans nos connaissances de la cosmologie scientifique, même la planète Terre ne représente qu’un petit point rond sur lequel, naturellement, nous ne pouvons pas voir l’homme qui bouge.
    - Mais, je peux très bien le voir !
    - Où ça ? »
    La grande personne frappa plusieurs fois la tapisserie du doigt. 
    «Il n’est pas là dessus, dit le petit confucianiste. Mais, il reste toujours à côté, à côté de toutes ses hypothèses. Il est en train d’observer l'Univers, de le concevoir, de tenter toujours de le retracer pour gagner un modèle plus récent. Grâce à ça, il prend des photos pour accumuler les arguments, afin de prouver sa théorie. Mais, il oublie toujours de se mettre lui-même dans l’Univers. Il a la faiblesse d’un photographe : il ne voit que droit devant lui.
    - A votre avis, mon petit, comment pourriez-vous vous mettre vous-même dans un modèle cosmologique ? »
    En réfléchissant, la grande personne jugea : « Puisque les scientifiques, en utilisant les moyens les plus modernes et les plus compliqués, ainsi que les techniques les plus pointues, ne peuvent mettre l’homme dans les dessins cosmiques, alors, je crois que ce petit confucianiste n’y arriverait pas non plus ! »
    « C’est simple, dit le petit confucianiste.
    - Montrez-moi alors ! »
    Le petit confucianiste mit tous les dessins à côté, et dit : « Il ne faut pas chercher la vérité sur les papiers, il faut la trouver dans la réalité. »
    Et puis, il dirigea simplement son doigt vers haut puis vers bas et ajouta : «Voyons, le ciel est au-dessus de nous et la terre au-dessous, naturellement, l’homme se trouve au milieu.
    - Qu’est que c’est ? Le Ciel au-dessus et la terre au-dessous ! Tout le monde le sait, même les enfants.»
    La grande personne était vraiment agacée par cette idée qui lui semblait très modeste et bien primitive. Alors, il dit gravement:
    «Le sujet que nous sommes en train de discuter est un sujet sérieux, digne plutôt, mon petit bonhomme. Avec la science, arrêtez de jouer à l’école maternelle ! L’univers est beaucoup plus compliqué que votre pauvre imagination peut l’imaginer. Le ciel en haut et la terre en bas, sont loin de l’idée scientifique ! Cela n’est qu’une provocation pour la science ! Hum ! Je suis un homme sérieux… et je suis un homme moderne !
    - Pardonnez-moi. »
    Le petit confucianiste essaya de résoudre le malentendu :
    «Je ne vous voulais pas de mal, mais vous avez souhaité discuter le problème du modèle cosmologique avec moi. Alors…»
    Alors, si quelque chose n’est connu que des hommes scientifiques, il vaut mieux en douter. Mais si quelque chose est connu de tout le monde, y compris bien sûr des enfants et des experts, cela doit être la vérité, pensa le petit confucianiste.
    Il lui dit doucement: «…Mais sur ce sujet, ce que je peux vous dire, c’est que… le seul modèle qui peut être stable et éternel pour l’être humain, est celui du ciel en haut et de la terre en bas. » Il fit une pause, puis reprit : « Peut-être est-il bien trop concis, ce modèle, mais c’est la vérité. Car tous les autres modèles cosmologiques présentés par des hypothèses et dessinés sur le papier restent en état changeables.
    - Ah, bon !? »

    Le petit confucianiste a-t-il raison ?
    Il est vrai que, lorsque l’homme l’observe, le cosmos ne présente qu’une apparence changeante. Si vous ne le croyez pas, chers lecteurs, vous pouvez tenter de faire une promenade dans le cosmos avec vos moyens possibles. D'une galaxie à l'autre, d’une constellation à l'autre ; tantôt au Sac de Charbon, tantôt à la Tête de Cheval, faites donc un grand tour dans l’espace comme si vous vous promeniez dans un jardin. Alors, vous trouveriez que les paysages cosmiques varient tout le temps tout au long de votre voyage, grâce au changement des points de vue, même spectacle que la promenade dans un jardin.
    Par exemple, si vous observiez le cosmos depuis la constellation de la Girafe, vous pourriez aisément concevoir une hypothèse différente de celle fabriquée sur la Terre, et la nommer Le Modèle de La Girafe. Et si vous l’observiez ensuite depuis la Vierge, vous pourriez aussi faire facilement une autre constatation que vous baptiseriez Le Cosmos de La Vierge. Et si vous posiez votre télescope sur la Petite Ourse, vous pourriez sans doute griffonner un autre dessin tout à fait différent de celui de la Vierge, et l’appeler l’Univers de La Petite Ourse.
    Mais quel Univers est vrai ?
    Personne ne le sait.
    Alors, pour éviter le trouble causé par le changement de points de vue, il vous suffit d’annuler le programme de promenade spatiale, de rester tranquillement sur la planète Terre, et de fixer le lieu de l’observation cosmique.
    Mais, ça ne change rien à l’affaire. Au fil du temps, on gagnerait de distinctes images cosmiques dans des époques différentes. Sur la Terre, l’homme avait fait une hypothèse sur l’Univers il y a deux mille ans, qui s’appelait la théorie géocentrique, et en a refait une autre il y a six cents ans, la théorie héliocentrique. Puis, il a introduit encore la version de nos jours, nommée la théorie de la relativité. Et bien sûr, on en élaborera de nouveau une autre version dans cinq cents ans.
    Est-il vrai que l’Univers évolue selon le changement des idées humaines au fil du temps ?
    Personne ne le croit.
    Alors, afin d’éviter le piège du temps, il ne vous reste qu’un moyen : bloquer le temps au présent.
    Mais le problème sera toujours là. Parce que le professeur X fera une hypothèse nommée X, et le professeur Y en fera une autre appelée Y.
    Trop de désir de fabrication de l’Univers avec les l’hommes !
    Qu’y faire ?

    Pourtant, n’importe quand, en n’importe quel lieu, par n’importe qui, et n’importe comment, si l’homme observe le cosmos, il y a une chose qui ne change jamais pour lui : un ciel au-dessus de la tête, et une terre sous les pieds.
    Comme le destin qui impose le ciel en haut et la terre en bas à l’homme, la nature se forme ce éternel modèle cosmique pour l’humain.
    Avant deux mille ans ou après deux mille ans, tant pour le professeur X que pour le professeur Y, soit qu’on reste tranquillement sur la Terre, soit qu’on a déjà émigré vers la «Girafe», ou vers la «Petite Ourse», l’humain ne peut y échapper. Même en se cachant derrière les immenses télescopes spatiaux, ça ne sert à rien de se soustraire au destin de ciel en haut et de la terre en bas.
     Le petit confucianiste confirma alors : "Notre maître Confucius a dit que : le ciel en haut et la terre en bas, c’est ainsi que le modèle cosmologique peut être stable pour l’homme." 
     Confucius a raison, sinon, on est obligé de faire des hypothèses comme les scientifiques.

    De nos jours, en face de l'immensité du cosmos, pour chercher des vérités, les hommes aiment bien aller très loin. Mais ils ont souvent négligé une chose importante: les informations lointaines se trouvent dramatiquement dans un état vaporeux. A vrai dire, les pays lointains appartiennent toujours au royaume du flou. L'homme n'a pas de pouvoir de changer cette disposition naturelle, même avec ses outils les plus avancés, et ses efforts les plus laborieux. C'est ça, la nature. Bien que les tentatives d'explorer au loin fassent valoir une bonne aventure, il est encore difficile de trouver les vérités cosmiques par cette méthode.
     Pourtant, ça ne nous désespère pas. Heureusement, la raison de toutes les choses éloignée se trouver, comme toutes les vérités que nous préférons chercher péniblement dans le lointain, juste auprès de nous, même à l'échelle cosmique. C'est ça, la nature.
    Dans cette nature, l'Homme, qui se trouve entre le ciel et la terre, est enveloppé par les raisons cosmiques qui entretiennent son existence et qui le nourrissent. Comme les vagues des confins de l'univers sont pareilles aux vagues des océans, ces raisons résument la vérité lointaine devant nous. Autrement dit, toute notre ambiance familière nous suggère les existences cosmiques, mais dans une échelle différente.
    Grâce à cette connaissance, les confucianistes reconnaissent l'Homme dans son modèle cosmologique. Et c'est par ce modèle que l'Homme trouve sa positon dans l'Univers.
    Il faut que l'Homme se trouve dans le modèle cosmologique, étant donné que l'Univers est sa grande maison. Dès lors que l'Homme aura accédé à ce modèle, celui-ci deviendra irremplaçable et permettra à l'Homme de vivre dans la tranquillité, la sagesse, le bonheur, au sein d'un Univers réel auquel il appartiendra.



L’Univers stable et éternel

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