jeudi 6 septembre 2012

Conte V: C’est quoi, le Ciel et la Terre


    «Un model cosmologique du ciel en haut et de la terre en bas ? Ça fait drôle ! Mais… où se trouve-t-il notre système solaire dans ce modèle ? » interrogea brusquement la grande personne.
    Certainement, le système solaire est une des plus précieuses découvertes de la science. Elle en est si fière qu'elle se devait de le défendre.
    «Ne vous inquiétez pas, vous en avez toujours. Vous n’avez rien perdu, répondit le petit confucianiste. Vous voyez, le système solaire, les galaxies, les amas galactiques et les superamas, toutes les choses que vous aimez dans le ciel sont là, comme de petites décorations.»
    Naturellement, dans le Ciel, il y a toujours des corps célestes, comme les galaxies et les constellations, et il y a aussi des nébuleuses brillantes et sombres, comme le Sac de Charbon et la Tête de Cheval. Mais tout ça ne représente pas le Ciel.
    Le Soleil est un soleil, la Lune est une lune, les étoiles sont des étoiles. Et, ces systèmes solaires, ces galaxies, ces amas galactiques, sont des corps célestes, ce ne sont pas des cieux. Alors, le Ciel se trouve derrière tout ça, embrasse tout ça, et possède tout ça. Il est en fait l’arrière-plan de tous ces corps célestes et de toutes ces nébuleuses.
    Voyons, le Ciel est vide, ni commencement ni fin, c’est pourquoi il est grand. Mais le Ciel est presque vide, car il est également décoré d’étoiles et de nébuleuses, c’est pourquoi il est beau.
    «Le grand vide avec ses décorations, ça fait notre Ciel, déclara le petit confucianiste. Dans cette configuration, naturellement, tous les systèmes solaires que vous préférez sont dedans, et vous n’avez rien perdu.
    - Alors, c’est quoi, la Terre ? interrogea la grande personne après une pause.
    - Notre maître, Confucius, a dit : la Terre n’est tout bonnement pas le nom d’une planète, mais plutôt une condition de vie qui s’est formée par les énergies du sol et de l’eau. C'est à dire que, non seulement la planète Terre que nous occupons est une terre pour l’homme, la Terre n’est pas unique, il y'en a beaucoup dans l’Univers; que toutes les planètes, se situant à n’importe quel coin du cosmos, qui possèdent les énergies du sol et de l’eau, dans les mêmes conditions que notre planète Terre, peuvent être une Terre pour l’être humain,» répondit le petit confucianiste.
    Dans le modèle cosmologique confucianiste, le ciel est toujours le même, vide, unique, au-dessus de la tête de l’homme. Mais la Terre, objet matériel, planète physique, sur laquelle vit l’homme, peut être différente et plurielle. C’est pourquoi l’humain peut rêver, et même projeter à une émigration spatiale, car cette possibilité a déjà été définie dans le modèle cosmologique confucianiste.
    L’homme peut changer la terre, mais ne peut changer le ciel. Autrement dit, l’homme ne possède aucune chance de changer son destin, parce que le destin est une des fonctions du ciel qui fait le corps du destin. Cela est défini par le modèle cosmologique confucianiste également.

    Pourquoi le ciel était-il tout à coup devenu le destin ? La grande personne ne le comprenait guère pour le moment. La même question sera posée, peut-être, par les lecteurs. Or, patientez, je vous en prie, chers lecteurs. Le mystère de destin s’éclaircira peu à peu au fil de nos contes.  Pour le moment, nous ne nous concentrons que sur le point du modèle cosmique, parce que nous devons préciser d’où et dans quelle situation nous déclenchons notre voyage spirituel dans ces contes pour trouver la vérité.
    Quand même, pour le moment, la grande personne comprenait pourquoi ce petit confucianiste prétendait que l’environnement était l’Univers entier. Alors, elle appréciait cette théorie qui lui semblait peu imaginative, mais assez pratique, qui place l’être humain au centre, et qui permet en même temps l’existence du système solaire. Bien sûr, elle n’était pas très satisfaite que ses préférés, tels les systèmes solaires et les galaxies, n’obtiennent qu’un titre de décoration dans le ciel. Cependant, elle trouvait que cette théorie était assez intéressante dans sa simplicité.
    Après un moment de réflexion, la grande personne jugea :
    «Cela vaut son pesant d’or, un modèle cosmologique du Ciel en haut et de la Terre en bas ! … Et je suis certain que Mademoiselle Sirène n’arrive pas comprendre cette théorie.
    - Bien sûr que non ! Elle est uniquement valable pour l’être humain. Ce n’est pas de chance pour le poisson !
    - C’est étrange ! Mais c’est intéressant ! Je voudrais bien en savoir plus, sur le confucianisme.
    - Si vous voulez, je vous confie une chose très importante.
    - Laquelle ?
    - Vous savez : le ciel est rond et la terre est carrée.
    - Quoi ? La terre est carrée !
    La grande personne ne put s’empêcher de crier. À partir de ce moment, elle perdit complètement confiance en cette vieille doctrine :
    «C’est erroné sans doute, le confucianisme !» se dit-elle en lui même.

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